Fight your inner monster

Quand t'es même plus capable d'écouter une chanson en particulier. Quand t'es même plus capable de sentir une odeur. Quand t'es plus capable de porter un morceau de vêtement. Quand t'es plus capable d'aller dans un resto, un bar. Quand t'as juste hâte de déménager parce que t'es plus capable d'être enfermée entre les quatre murs qui ont été témoins de ta souffrance (pis surtout, SURTOUT le fait qu'elle soit déjà venue dans ton petit oasis de paix à ton insu, et que tu l'as appris des semaines plus tard, ça te ronge de l'intérieur pis tu veux juste sacrer ton camp pis aller dans une place ou elle viendra JAMAIS, tsé). Quand même le temps qu'il fait te rappelle une certaine période de ta vie qui n'était pas rose, c'est pas drôle. C'est inhumain, c'est exagéré, c'est way too much.

T'es tannée, les pensées noires reprennent le dessus tout le temps, la confiance s'envole, se pose, et repart sans cesse.

Sauf que, tsé, c'est MOI qui ait décidé de le reprendre dans ma vie. Ça excuse en rien les gestes qui ont été commis de sa part back then, crisse non, ça effacera pas ma douleur (qui prends trop de temps à s'effacer, anyways). Fait que c'est ça. Je me balance toujours entre le ''c'est de sa faute, je l'aimais, j'étais bien, pis bang du jour au lendemain, il a sacré son camp, pis non seulement y'a sacré toute notre p'tite vie là, mais y'est allé retrouver la SEULE et UNIQUE raison de laquelle j'avais la CHIENNE depuis le début, crisse de cave!'' et le ''ben là, t'as voulu lui redonner une TROISIÈME (!) chance, assume pis arrête de revenir en arrière''.

Les deux sont de très bonnes façons de penser, sauf que là, y'est temps que j'en choisisse juste une. Pis étonnement, j'ai choisi le ''c'est toi qui lui a donné une chance'' il y a déjà longtemps, mais la formule ''crisse de cave'' revient souvent aussi, pis je me dis qu'il a tout brisé, desfois. Que j'essaie de lui refaire confiance, et je m'améliore sincèrement, mais il y a toujours une petite partie de mon cerveau quand on est pas ensemble qui se fait des scénarios de shit sans aucun sens.

Fait que vu que la tête s'imagine des affaires pis apparemment, n'oublie pas une douleur immense infligée, je ne suis plus capable d'écouter ''Lights'' de Ellie Goulding, j'ai ben de la misère à entendre ''Want you back'' de Cher Lloyd, pis ''We're never ever getting back together'' de Taylor Swift me ramène au mois d'août 2012 pis ça fait juste trop mal. Je ne suis plus capable d'écouter le cd de Nicki Minaj de A à Z, ça aussi, ça fait mal. Je ne suis plus capable de sentir l'odeur d'une crème qui sent méga-giga-trop-bon que j'avais achetée fin juillet, parce que j'en mettais tout le temps dans le temps ou mon fairytale s'est terminé. Pis même que desfois, j'ai peur de l'été qui s'en vient, j'ai peur des mémoires que ça va raviver, j'ai peur du 18 août comme si c'était un monstre.

Sauf qu'il serait grand temps que j'y dise de s'en aller au monstre, qu'il ne me fait plus peur. Non, il ne me fait déjà plus peur, mais y'est toujours là, en dessous du lit, au cas. Tsé. Au cas ou ''My happy ending'' d'Avril Lavigne repasserait à la radio, le temps que je me replonge une fois de plus dans des souvenirs atroces.